mardi 30 avril 2013

La santé face aux violences des femmes


Par Freddy Bikumbi
Les conséquences des violences aux mamans et jeunes filles dans n’importe quelle sphère de vie où elles se trouvent se manifestent sur leur état de santé ; physique voire psychologique. Pour une femme battue, on peut voir des gonflements sur son corps, soit des blessures. Pour celle qui est violentée psychologiquement, sa santé mentale reste traumatisée. C’est pourquoi, la Campagne NOUS POUVONS dans sa stratégie d’atteindre les habitants du Quartier KATINDO en Commune de Goma au Nord Kivu, elle vient de mobiliser les relais communautaires de l’aire de santé Afia Katindo.
Ph. Freddy Bikumbi
Cette aire de santé a trois cellules. Cellule du 20 juillet dirigée par Mr IGILIMA KABUNGULU, cellule RVA sous la supervision de Mme Françoise CHIBALONZA qui est en même temps secrétaire du Comité de Santé et enfin la cellule du Golf dirigée par Mr BAZAIROIS BANZI qui est l’actuel Président des relais communautaires de cette aire de santé dudit quartier.
Dans leur travail habituel, ils transmettent les informations en rapport avec leur santé des responsables de la zone de santé en ville, des centres de santé aux habitants et vice-versa. ça peut être l’apparition des épidémies, des mesures de précaution...
Au cours de cette séance, la Facilitatrice principale Mme Delphine ITONGWA, à côté de qui se trouvaient Crhistian WAKILONGO, Freddy Bikumbi a explique que NOUS POUVONS en sensibilisant ces relais communautaires que « c’est un canal pour lutter contre les violences que subissent les femmes congolaises dans ce quartier ». Elle ajoute qu’ils ont été intéressés par le message de la Campagne à travers leur Président BAZAIROIS, qui, a déjà été en contact avec ce message. C’est lorsque le Président procédait à sa restitution aux membres de ce comité de santé, qu'ils ont souhaité que les agents de changement puissent venir les sensibiliser. C’est ainsi qu’ils nous ont invités le jour d’aujourd’hui échanger avec eux sur le vécu de la femme congolaise dans leur milieu de vie ; nous parle Mme Delphine ITONGWA.
De sa part BAZAIROIS BANZI Noël, « les violences à l’endroit des femmes sont réelles dans mon quartier. Il y a des bagarres entre époux la nuit, des filles déconsidérées y ajouté des injures,… ». Il promet qu’au cours de la réunion du comité de santé de ce mois de mai, ce message touchera tous les autres membres et nous voudrions bien qu’un agent de changement soit aussi là pour suivre les échanges. C’est à ces termes qu’il nous a déclaré à la fin de cette séance.
BAZAIROIS/Ph. Freddy

Cette sensibilisation des relais communautaires a servi au changement de la décision de cet homme que vous voyez en bas. La Facilitatrice a épinglé l’aspect des violences économiques que subissent les femmes mariées. Du coup cet homme a réagi ; Il s’appelle IGILIMA KABUNGULU. Voici comment il traitait son épouse : « Ma femme épouse n’a pas droit à savoir ou connaître l’utilisation de mon salaire…. Non. Si elle connait, elle se mesurera à moi. Ma raison est qu’il ne faut pas tout dire à son épouse au foyer car nous vivons dans la pauvreté !»

Certaines femmes ne savent absolument rien du revenu de leur époux. Pourquoi, difficile d’y répondre car les raisons sont individuelles et différentes d’un homme à un autre. En voulant savoir qu’est-ce qui se cachait derrière cette décision de Mr IGILIMA KABUNGULU devenu Agent de Changement actuellement, il n’a pas hésité maintenant de nous dire en ces termes: « La réalité est qu’un homme ne gagne pas trop comme salaire aujourd'hui vue les difficultés qui lui entoure. Moi, j’ai des amis, des frères qui me demandent assistance. Et ce que je faisais, mon petit revenu était divisé pour répondre aux besoins de mes frères sans dire à ma femme épouse. Maintenant avec ce que vient de nous dire madame Delphine, je comprend qu’il est bon d’échanger avec mon épouse sur l’utilisation de ce que j’ai gagné comme revenu aussi discuter avec elle sur les imprévus; comme ça on partagera les difficultés auxquelles nous faisons face dans notre foyer nous deux.
La campagne NOUS POUVONS a un bon message que j’apprécie… et je viens de m’engager dès à présent comme Agent de changement.» Voilà comment cet homme a compris et a accepté de changer sa décision juste au premier contact de ce message. 
IGILIMA KABUNGULU

Ph. Freddy Bikumb



Parmi ces relais communautaires de l’aire de santé afia Katindo, y a aussi maman Françoise CHIBALONZA qui s’est engagée comme Agent de changement. Consciencieuse que quelques femmes congolaises dans ce quartier Katindo à Goma vivent du calvaire au sein de leurs foyers vue les comportements de leurs maris. Elle nous a déclaré : « Moi, je vois que l’ivresse des hommes est source des violences aux femmes mariées. Ces maris dans mon quartier arrivent en état d’ébriété et humilient leurs épouses en présence de leurs enfants, ça fait mal pour une maman… Jamais ils demandent pardon à leurs épouses, c’est mauvais ce que font ces hommes…»
Madame Françoise CHIBALONZA déclare qu’il y a des femmes braves qui disent non à ces genres de pratiques et amènent leurs maris à la raison une manière de lutte contre ces violences. Par exemple, « moi, je cherche à créer un dialogue franc avec mon mari, éduquer mes enfants que ces genres d’attitude ne donnent jamais l’harmonie et le bonheur en famille. Je souhaite que vous veniez dans notre église catholique du quartier ici à Katindo pour présenter ce message aux fidèles car je trouve que vous pouvez faciliter la paix dans des couples… vraiment veuillez venir… » C’est par là que Maman Françoise a terminé son point de vue sur les violences faites aux femmes avant de s’engager. 

Mme Chibalonza
« Ces relais communautaires sont près de la population et constituent un pont entre habitants et autorités. Ils vivent les réalités de violences et voilà pourquoi nous les sensibilisons pour qu’ils puissent répercuter ce message de « paix sociale et de la justice sociale ». Nous indique dans une bonne mine Mme Delphine. 
Elle continue en disant que NOUS POUVONS a réalisé une étude CAP (études sur les comportements, attitudes et pratiques à l’endroit des femmes) au Nord Kivu, Sud Kivu, Maniema et Kinshasa. Le résultat était que la majorité des gens ne savait pas ce que c’est quoi « la violence basée sur le genre que subissent les femmes congolaises. D’où, la Campagne NOUS POUVONS multiplie ses stratégies de sensibilisation et de conscientisation individuelle pour qu’ensemble nous mettions contre ces violences.

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